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Espace d'expression

Passage

Au delà de la mort,

Au delà des mystères,

Une connaissance ancestrale

Qui vibre du fond des âges,

Inspire le cœur de l'être

qui ose écouter le vent.

J'aurais souhaité l'entendre,

J'aurais voulu l'écrire,

Mais les mots me manquent

et mon ouïe me trahit.

Dans cet univers-là, ce n'est pas

de la pensée intellectuelle

dont il s'agit cette fois.

C'est d'un cœur à un autre,

passage,

d'une âme à une autre,

langage.

Je te dis

Je te dis que je suis. Je te dis qui je suis.

Le sais-je vraiment, enfin ? Qui je suis ?

Est-ce que je regarde au-delà de mes maux ?

Est-ce que je regarde au-delà de mes sens ?

Est-ce que j’entends et perçois au-delà de ce que je vois ?

Y a-t-il en mes sens quelque chose de tangible,

quelque chose de vrai, de pur, de réel ?

Est-ce que je vois tout cela, toutes ces couleurs qui m’habitent,

tous ces mondes que j’explore,

au-delà de mon corps,

et en dedans de mon corps ?

Slam, c'est l'âme... de Soi !

S’exprimer.

S’exprimer et jouer.

De ses mots, de ses vibrations, de ses tremblements intérieurs.

S’exprimer dans la joie, dans la peur, dans la tristesse, dans la colère.

S’exprimer dans sa couleur, dans son état, quel qu’il soit.

S’exprimer pour jouer des mots,

pour jouer des sons,

pour jouer de soi et jouer en soi.

S’exprimer pour extérioriser, pour s’entendre et pour entendre.

Son soi du présent, ses sois du passé, ses sois du futur.

S’exprimer pour reconnaître

en son sein le sens de soi,

le sens de ses sois,

l’essence de Soi.

Invitation

Pianotant de ses doigts fins

le rebord du comptoir froid

il laissait ses pensées sombres

défiler dans son esprit

alors que ses yeux tristes et gris,

de ceux qui se sont résignés

au cycle incessant du monde,

regardaient vaguement la vie

passer au dehors.

Les tasses à café s'entrechoquaient,

la caisse cliquetait et le serveur s'irritait.

Le café ce matin était bien agité,

comme les pensées du rêveur immobile.

Au dehors la vie suivait son cours,

rythmée par les coups de l'horloge

et le passage du tramway,

seules distractions locales.

Ses doigts fins, quant à eux,

pianotaient toujours, sur le bord du comptoir froid,

une musique que lui seul entendait,

au rythme de ses rêves évaporés.

Et pourtant dans un coin du bistrot,

silencieuse,

une fille coupe au carré yeux amusés

souriait avec excitation,

une feuille dans une main un stylo dans l'autre.

Elle lève la tête, hèle un serveur,

quelques mots échangés entre deux commandes.

Lui, toujours là, comme sorti de torpeur,

Interrogateur il regarde le manège

de cette fille coupe au carré yeux amusés

qui maintenant s'est levée et joyeuse

semble se préparer à une grande action.

Assentiment du serveur en poche,

elle est armée pour dévoiler

à la vitrine du café,

le fruit de son travail, l'objet de son excitation.

En quelques secondes voilà affichée

une invitation quelque peu farfelue

que de son vivant nul n'aurait osé

espérer.

Et sous des yeux médusés le rêveur immobile,

sorti de torpeur, s'est soudain animé.

Tout sourire, il est invité.